Comment les enseignantes et les enseignants construisent leur identité professionnelle au regard de la diversité des élèves.

Informations sur le projet
Titre: 
Comment les enseignantes et les enseignants construisent leur identité professionnelle au regard de la diversité des élèves.
Institution liée au projet: 
HEP-Vaud
État du projet
Date de début du projet: 
août, 2017
Date de fin du projet: 
juillet, 2022
Description du projet
Résumé: 

Au travers de brassages socio-culturels et économiques croissants, découlant du processus de mondialisation en cours, les diversités réinterrogent sans cesse la profession d’enseignant considérant la complexité des situations professionnelles qu’elles induisent et la gestion pédagogique qu’elles nécessitent de développer (Troncin, 2011). Dans notre contexte d’études, les travaux de recherche dans le champ des sciences de l’éducation se centrent souvent sur une seule catégorie de la diversité et les pratiques pédagogiques des enseignants y relatives. Proposant d’étendre cette réflexion, cette recherche se concentre sur le discours des enseignants et leurs expériences de la classe au regard de cette diversité croissante. Elle vise, en effet, à appréhender leur conception de la diversité des élèves (genre, linguistique, culturelle, habiletés, religieuse, sociale, etc.) et à identifier certains obstacles du système scolaire suisse, et plus spécifiquement vaudois, à l’intégration de cette diversité, considérant le potentiel associé à sa reconnaissance en termes de réussite scolaire et de cohésion sociale.

Les enseignants, au travers de leur posture, leurs discours et leurs choix pédagogiques et didactiques, vont influer sur les capacités, entendues comme les combinaisons alternatives de fonctionnement qui lui sont possibles (Sen, 1999), des élèves et des familles, et donc sur la réussite scolaire des élèves. C’est pourquoi "les enseignants ont aussi à réfléchir sur qui ils sont et non seulement sur leurs pratiques." (Brochu, 2006). Dans cette optique, cette recherche vise donc à questionner les conceptions des enseignants vaudois relatives à la diversité des élèves. Elle s’intéresse plus spécifiquement à la construction de leur identité professionnelle, incluant la compréhension de leur rôle au regard de celle-ci, au travers notamment de la place qu’ils/elles accordent à cette diversité dans leurs discours sur leur profession et sur leurs pratiques.

S’inscrivant dans une posture épistémologique compréhensive (Charmillot, 2007) et une perspective interactionniste (Morrissette, Guignon & Demazière, 2011), les outils de récolte des données et d’analyse utilisés seront de type qualitatif. Plus précisément, il s’agira, au travers d’entretiens compréhensifs auprès d’enseignants exerçant dans les degrés primaires d’établissements du canton de Vaud, de penser le discours des enseignants en contexte et au regard du discours de l’institution scolaire sur la diversité. En effet, cette recherche cherche à appréhender les conceptions des enseignants vaudois de la diversité des élèves et l’impact que celle-ci a sur la construction de leur identité professionnelle et la définition de leur rôle considérant l’injonction croissante à la différenciation émanant au niveau international du champ des droits de l’homme et des milieux économiques (UNESCO, 2015) et au niveau national, plus spécifiquement dans le contexte romand (CIIP, 2003, 2008) et vaudois (LEO, 2011; HEP Vaud, 2015). C’est pourquoi "l’un des défis que l’école actuelle rencontre est celui de savoir comment les enseignant-e-s comprennent et gèrent la diversité de leurs élèves en salle de classe" (Hofstetter & Duchêne, 2010, p.1).

Mots-clés: 
Diversité
identité professionnelle
rôle
primaire
Méthode
Plans de recherche et modes/instruments de recueil de données: 

Il s’agira d’au maximum de trente entretiens individuels, soit deux entretiens par enseignant, enregistrés d’une durée d’une heure à une heure et demi hors du temps de la classe.

S’inscrivant dans la tradition de la sociologie compréhensive, initiée par Simmel et Weber, cette recherche mobilise une approche inductive (Kaufmann, 2004; Thomas, 2006), afin d’appréhender l’expérience des enseignants et les significations négociées. Plus précisément, il s’agira d’une démarche de collecte des données qualitatives, privilégiée dans les perspectives interactionnistes, au moyen d’entretiens compréhensifs (Kaufmann, 1996). Les données seront traitées selon une démarche d’analyse qualitative à l’aide du logiciel NVivo. L’analyse des données qualitatives s’effectue au travers d’un processus en trois étapes, non linéaires : la réduction des données passant par le codage de celles-ci en thèmes ou catégories, leur présentation sous forme de modèle, ainsi que l’élaboration des conclusions (Miles & Huberman, 2003). Chaque entretien apporte ainsi de nouvelles catégories ou thèmes qui peuvent étayer ou confirmer le modèle selon un processus itératif.

Un consentement éclairé et écrit sera proposé aux enseignants avant les entretiens individuels, consentement qui sera renouvelé oralement lors de chaque entretien avec la même personne, tout en respectant leur droit d’arrêter l’entretien ou leur participation à la recherche à tout moment si la personne se trouve en position d’inconfort ou de vulnérabilité dans le processus en cours. De plus, les entretiens seront anonymisés, afin d’empêcher au maximum l’identification des répondants et favoriser leur liberté d’expression, tout en prêtant attention à la mobilisation de certaines variables personnelles dans la présentation des résultats, telles que l’âge ou encore l’origine pouvant permettre par croisement des données leur identification. Finalement, une restitution écrite des résultats sera transmise aux enquêtés.